g
h

Yûichi Yokoyama

Le Cabinet d’arts graphiques est dédié à des pratiques exogènes à l’art, telles que l’illustration et la bande-dessinée, mais qui ont partie liée avec des formes d’expression enregistrées dans le domaine artistique. Ni permanent ni éphémère, il est conçu comme une interface entre les expositions présentées au MAMCO et un champ de création qui résonne avec le terrain local. Sa programmation est confiée à Fabrice Stroun et il est inauguré par la présentation de travaux du japonais Yûichi Yokoyama, choisis en collaboration avec Mathis Gasser.

Yûichi Yokoyama (*1967, Miyazaki) est l’un des auteurs de bande-dessinée les plus expérimentaux de sa génération. Diplômé de l’Université d’Art de Musahino (Tokyo), il s’éloigne de la peinture au début des années 1990 pour se consacré au manga (un terme employé au Japon pour décrire des recueils de caricatures dès le 18e siècle, avant d’endosser son sens moderne, dans la deuxième partie de l’ère Meiji). Si cette transition répond au besoin d’inscrire sa production d’images dans une séquence et d’introduire une dimension temporelle, ses histoires récusent tous canevas narratif classique : sans début ni fin, elles et font montre d’une grande hétérogénéité de découpages et d’effets graphiques. Les quelques « humanoïdes » qui habitent les planches ressemblent plutôt à des figures dans des maquettes d’architecture ou à des avatars d’interfaces numériques qu’à des personnages munis de psychologie. 

Yûichi Yokoyama cite volontiers l’influence sur sa pratique du Mono-Ha (« L’Ecole des Choses »), un mouvement néo-avant-gardiste qui explore la rencontre de matériaux d’origines industriels tel que le l’acier, le verre ou le béton, et d’éléments d’origines naturel comme le bois, la pierre ou le feu. Les artistes du Mono-Ha s’intéressent autant à la puissance allégorique des matériaux utilisés qu’à la manière dont leurs œuvres, le plus souvent monumentales et minimalistes, qualifient l’expérience perceptuelle, spatiale et temporelle du spectateur.

L’exposition du MAMCO se concentre sur une histoire de 18 planches intitulée Astronauts et présentée sous deux formes complémentaires : les pages originales encrées en noir et blanc et les esquisses préparatoires en couleurs. Le processus de travail de l’artiste est ainsi rendu explicite. Travaillant à partir de références associées au manga de science-fiction japonaise d’après-guere, Yûichi Yokoyama développe une syntaxe visuelle singulièrement abstraite. Les effets sonores qui accompagnent sa surprenante imagerie se superposent à la danse aérienne des personnages, soulignant ainsi les paramètres spécifiques du médium, tout en redéfinissant les limites de ce qu’une bande-dessinée peut être.

  • Organisée par Mathis Gasser et Fabrice Stroun
  • Avec le soutien de la Fondation Leenaards
LE MAMCO TIENT À REMERCIER SES PARTENAIRES
FONDATION MAMCOÉtat de GenèveVille de GenèveJTIFondation LeenaardsFondation genevoise de bienfaisance Valeria Rossi di Montelera
ghfk