En automne 1973 est fondée l’AMAM, l'Association pour la création d'un musée d'art moderne à Genève. Après trois décennies la ville de Genève met à disposition une friche industrielle, celle de la Société genevoise d'instruments physiques. Dans ce bâtiment sont fabriqués des machines d'usinage, machines à mesurer et électronique. En 1994, Le MAMCO accède au bâtiment D, construit à l’aube des années 1960 par un architecte et un ingénieur qui lui confèrent à ce dernier un aspect fonctionnel.
Le musée dispose désormais de 4 plateaux de 1000 m2. Les fenêtres bandeaux, nécessaires à l’époque de la SIP et qui courent le long de la façade sans discontinuer, sont parfois dissimulés par de grandes cimaises.
En plein cœur de Genève à mi-chemin entre Plainpalais et la Jonction, le bâtiment est orienté pointant au 3e étage son belvédère vers l’Ouest.
Après un rez-de-chaussée avec un sol en pavés de bois de bout, chaque étage de l’ancienne usine desservie par le monte-charge comprend un sol en béton et résine respectivement pour la circulation et l’absorption des vibrations des machines.
Il est recommandé de commencer la visite par le 4e étage. Dès 2016, le 4e initie le parcours par une série d’espaces concus par des artistes comme Rutault, Armajani et Sarkis. Sarkis a présenté sans interruption l’Atelier depuis 19380 de 1994 à 2024. Durant plusieurs décennies l’artiste a conçu, directement ou par délégation, une installation permanente et évolutive.
La hauteur sous plafond est de plus en plus importante au fur et à mesure que l’on descend dans l’édifice. Au 3e étage des salles au caractère muséal alors qu’au 2e étage les proportions sont celles d’une Kunsthalle.
Le musée est conçu par Christian Bernard comme une collection d’espaces. On peut citer un grand plateau à la manière des Hallen für Neue Kunst de Schaffouse ou du Loft new-yorkais de Donald Judd, ou encore l’Appartement reconstitution de celui du collectionneur d’art minimal et conceptuel Ghislain Mollet Vieville. On peut surprendre ici une des dernières œuvres encore en place dans l’appartement. Il s’agit de
IN AND OUT – OUT AND IN – AND IN AND OUT – AND OUT AND IN
Une œuvre de Lawrence Weiner et qui date de 1971. Acquise par l’éminent collectionneur au milieu des années 1980, dans la prise en charge et en concertation avec l’artiste, l’œuvre fut portée sur une vitre, un support transparent posé sur une ouverture, interstice entre l’intérieur et l’extérieur.
Au 2e étage on a pu voir de manière permamente une grotte ou un container de transport, respectivement des œuvres de Sylvie Fleury et de Gordon Matta-Clark. A chaque changement de palier dans l’escalier une nouvelle étape avec l’œuvre lumineuse de Maurizio Nanucci comme un programme idéal pour le musée qui ne saurait séparer la perception du langage : Art, Text, Light, Sign.
Texte dit par Julien Fronsacq, conservateur en chef du MAMCO Genève
Réalisation: Vandy Studio