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Le Prix culturel Manor – anciennement Prix La Placette – compte parmi les distinctions les plus importantes de promotion de l’art contemporain en Suisse. Créé en 1982 par Philippe Nordmann, président du groupe Maus Frères jusqu’en 2003 et fondateur engagé du MAMCO, il a naturellement trouvé en ce musée genevois son premier partenaire institutionnel. Désormais attribué en collaboration avec des musées de douze cantons et sur décision d’un jury professionnel, il offre aux artistes une reconnaissance à l’échelle nationale, au-delà des barrières linguistiques. Ce prix comprend une bourse, l’achat d’une œuvre par Manor, ainsi que la production d’une exposition et d’une publication. Depuis son ouverture en 1994, chaque lauréat et lauréate du Prix culturel Manor a ainsi pu exposer au MAMCO.

 

Marie-Josée Burki

Il n’y a que le temps qui dure

06.10–23.12.1994

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Lauréate du Prix culturel La Placette en 1993, Marie-Josée Burki (Bienne, 1961) utilise principalement la vidéo, la photographie ou l'installation et propose des œuvres qui interrogent la perception, l'identité et les relations humaines. Elle utilise souvent l'humour et l'absurde pour déconstruire des notions complexes. Ses projets sont marqués par une approche intime et poétique, tout en abordant des sujets comme la mémoire et l'éphémérité de la condition humaine. Elle continue d'explorer les frontières entre le réel et le virtuel dans ses créations, sa démarche artistique s'inscrivant dans un dialogue constant avec l'évolution technologique et culturelle. 

Marie-Josée Burki a exposé dans de nombreuses institutions internationales, telles que le Centre Pompidou à Paris ou le Camden Arts Centre de Londres et ses œuvres ont aussi été présentées dans plusieurs biennales d'art contemporain. Elle a été artiste invitée à la Rijksakademie d'Amsterdam dans les années 1990, a dirigé le programme de troisième cycle à l'École nationale des beaux-arts de Lyon de 2000 à 2002 et a été professeure à la Hochschule für Bildende Künste de Hambourg de 2003 à 2008. Depuis 2009, elle est professeure à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. 

 

Christian Robert-Tissot

Perdu de vue

16.04–16.05.1996

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Lauréat du Prix La Placette en 1995, Christian Robert-Tissot (Genève, 1960) développe une œuvre centrée sur l’utilisation du langage, qu’il déploie principalement sous forme d’installations, de peintures murales ou d’objets typographiques. Ses créations transforment des mots ou des phrases en images visuelles et interrogent la manière dont le texte structure nos perceptions et nos espaces quotidiens. Par un jeu d’échelle, de mise en contexte et de détournement, il explore la banalité et les ambiguïtés de la communication contemporaine. Son travail entretient également un dialogue étroit avec la peinture abstraite et le "shaped canvas", dont il reprend certains principes formels pour les transposer au langage. Poursuivant une réflexion sur la force des mots et leur capacité à façonner le réel, il enseigne également à la HEAD – Genève depuis 2012.

Les œuvres de Christian Robert-Tissot ont été présentées dans de nombreuses institutions en Suisse et à l’étranger, telles que le Kunsthaus Zürich ou le Museum in progress de Vienne, ainsi que dans le cadre de manifestations internationales comme le Printemps de Septembre à Toulouse.

 

Francesca Gabbiani

Byebye

10.03–31.05.1998

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Lauréate du Prix La Placette en 1997, Francesca Gabbiani (Montréal, 1965) développe une pratique centrée sur le dessin et le collage, qu’elle déploie également sous forme d’installations et de films d’animation. Ses œuvres, caractérisées par une minutie formelle et un goût prononcé pour la mise en scène, explorent les ambivalences du décor, de l’ornement et des architectures intérieures ou naturelles. En convoquant des références issues de l’histoire de l’art comme de la culture populaire (littérature gothique, architecture, horreur, film noir, etc.), elle crée des images où le merveilleux se mêle à l’inquiétant, sollicitant sans cesse la mémoire visuelle du regardeur. Ainsi, l’univers de Francesca Gabbiani se déploie à la frontière du réel et de l’imaginaire, où le décor devient un terrain d’exploration critique et poétique.

Son travail a été présenté dans des institutions telles que le MOMA à New York ou le Hammer Museum à Los Angeles qui possèdent des œuvres dans leurs collections, ainsi que dans plusieurs biennales internationales.

 

Elena Montesinos

You win !

01.02–09.05.2000

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Lauréate Prix La Placette en 1999, Elena Montesinos (Genève, 1970) développe une pratique polymorphe qui associe performance, installation, cinéma expérimental ou musique électronique. Elle explore les mécanismes de la communication, de la propagande et du pouvoir symbolique des images en détournant les codes de la publicité, du graphisme ou du marketing. Son travail, souvent empreint d’ironie et de critique sociale, met en lumière la manière dont les messages visuels façonnent nos imaginaires collectifs et s’attaque aux dérives de nos sociétés, en particulier celles liées au culte de l’argent. Elle affirme ainsi une position d’artiste-citoyenne, transformant l’espace public en lieu de confrontation, de jeu et de réflexion collective. Pour reprendre ses propres mots : “Some people make money with art & power. Elena Montesinos makes art with money & power instead.”

Elle a réalisé de nombreux projets en Suisse et à l’étranger, notamment au Centre de la photographie Genève, au Kunsthaus Baselland ou lors de festivals et manifestations internationales.

 

Pierre Vadi

Bleu ciel géographiques

27.03–28.04.2002

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Lauréat du prix culturel Manor en 2001, Pierre Vadi (Sion, 1966) développe une pratique sculpturale singulière qui explore les tensions entre abstraction, fiction et culture visuelle contemporaine. Travaillant principalement avec des matériaux industriels ou synthétiques, il compose des environnements où se rencontrent formes architecturales, paysages artificiels et références issues de l’imaginaire urbain. Ses œuvres, à la fois minimalistes et narratives, évoquent des fragments de décors futuristes ou des vestiges archéologiques, jouant d’un équilibre entre monumentalité et fragilité. En résonance avec la peinture, la musique ou la littérature, son travail interroge la manière dont les images collectives influencent notre perception des espaces et des objets. Il poursuit une recherche où s’entremêlent poésie visuelle, critique des représentations et expérimentations matérielles.

Il enseigne à l'ecal-École Cantonale d'art de Lausanne depuis 2005 et ses œuvres ont été présentées dans de nombreuses institutions en Suisse et à l’étranger, telles que le Helmhaus à Zürich ou le Swiss Institute à New York ainsi que dans le cadre de manifestations internationales comme le Printemps de Septembre à Toulouse.

 

Hervé Graumann

Anniversary Show, 1993-2003

28.02–20.04.2003

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Lauréat du Prix culturel Manor en 2003, Hervé Graumann (Genève, 1963) développe une pratique qui combine installation, objets et images numériques, en explorant avec humour et légèreté les mutations technologiques et culturelles contemporaines. Précurseur de l’art numérique en Suisse, il s’intéresse aux effets de la répétition, de la simulation et du simulacre, transformant des motifs quotidiens en compositions poétiques ou absurdes. Ses œuvres interrogent la frontière entre réel et virtuel, artisanal et industriel, tout en jouant sur l’impermanence et l’éphémère. Son travail propose ainsi une vision à la fois critique et ludique de la culture numérique et de ses effets sur nos modes de perception.

Présentées dans des institutions telles que le Musée des Beaux-Arts de Lausanne ou le ZKM de Karlsruhe, elles participent à une réflexion sur la place des images et des objets dans notre environnement immédiat. 

 

Donatella Bernardi

Fortuna, 2002-2005

07.06–18.09.2005

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Lauréate du Prix culturel Manor en 2005, Donatella Bernardi (Genève, 1976) développe une pratique multidisciplinaire qui englobe installation, écriture, vidéo et commissariat d’exposition. Son travail explore les rapports de pouvoir, les récits collectifs et les systèmes de représentation, qu’elle aborde avec une approche critique nourrie par la littérature, l’histoire et la culture populaire. En articulant recherche théorique et production artistique, elle conçoit des projets qui interrogent la circulation des images, les enjeux de genre et les structures économiques ou culturelles qui façonnent nos sociétés. Artiste, chercheuse, curatrice, vidéaste ou directrice d’institutions culturelles, elle construit ainsi une œuvre ouverte, à la croisée de l’art, de l’écriture et de la pensée critique, où s’inventent de nouvelles formes de narration et de transmission.

Ses œuvres et interventions ont été présentées dans de nombreuses institutions et manifestations internationales, telles que le Centre culturel suisse à Paris, la Biennale de São Paulo ou la Kunsthalle de Berne.

 

Jérôme Leuba

Spectre

06.06–09.09.2007

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Lauréat du Prix Manor Genève en 2007, Jérôme Leuba (Genève, 1970) développe une œuvre protéiforme qui associe installation, vidéo, performance et photographie. Ses projets mettent en scène ce qu’il appelle des « battlefields », des territoires de confrontation où s’entrecroisent les codes de l’art, des médias et de la société. En jouant sur les stratégies de visibilité et d’invisibilité, il interroge les dispositifs de pouvoir et les formes de violence symbolique ou culturelle qui traversent nos vies quotidiennes. Ses interventions, à la fois spectaculaires et discrètes, brouillent les frontières entre fiction et réalité, tout en sollicitant activement le regard et la participation du spectateur. Il poursuit ainsi une pratique où critique sociale et expérimentation esthétique se conjuguent pour questionner nos représentations contemporaines.

Ses œuvres ont été présentées dans des institutions telles le Musée d’art moderne de Saint-Étienne ou le Martin Gropius Bau de Berlin mais il est également Professeur responsable de l'Unité VIMM (Visibilités, Images en Mouvement et Médias) à l’Ecole de design et haute école d’art de Sierre. 

 

Marc Bauer

Premier conte sur le pouvoir

28.10–17.01.2010

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Lauréat du Prix culturel Manor en 2010, Marc Bauer (Genève, 1975) développe une pratique centrée sur le dessin, qu’il déploie à travers des séries, des installations murales et des animations. Son travail interroge la construction de la mémoire individuelle et collective, en mêlant récits intimes, archives historiques et images issues de la culture populaire. Par un trait à la fois fragile et incisif, il met en lumière les zones d’ombre de l’histoire et les fractures de nos sociétés contemporaines, tout en explorant les notions d’identité, de migration et de transmission. l propose une œuvre où le dessin devient un outil critique et sensible pour sonder les imaginaires et questionner notre rapport au passé.

Son travail a été présenté dans de nombreuses institutions et manifestations internationales comme le Menil Drawing Institute à Houston, le Centre Cuturel Suisse à Paris, ou lors de la Biennale du Congo à Kinshasa, alors que ses œuvres figurent dans plusieurs collections publiques majeures telles que celles du Kunsthaus de Zurich, du Centre Pompidou de Paris, du Kunstmuseum de Saint-Gall et du Nouveau Musée National de Monaco.

 

Mai-Thu Perret

Spectra

08.06–18.09.2011

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Lauréate du Prix Manor Genève en 2011, Mai-Thu Perret (Genève, 1976) développe une pratique pluridisciplinaire qui englobe sculpture, peinture, céramique, installation et performance. Depuis le début des années 2000, elle construit un univers narratif autour de communautés utopiques fictives, où se croisent références à l’histoire de l’art, au modernisme, au féminisme et aux avant-gardes politiques. Ses œuvres, mêlant artisanat et expérimentation formelle, donnent forme à des récits où l’imaginaire collectif dialogue avec des préoccupations sociales et politiques contemporaines. Son œuvre propose une réécriture critique et poétique de l’histoire de l’art, où les enjeux de genre, de communauté et de transmission occupent une place centrale.

Elle a présenté son travail dans des institutions internationales telles que la Chisenhale Gallery de Londres, la Renaissance Society de Chicago et le San Francisco Museum of Modern Art.

 

Sonia Kacem

Loulou

29.10–18.01.2015

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Lauréate du Prix culturel Manor 2014, Sonia Kacem (Genève, 1985) développe une pratique sculpturale et installative qui explore les relations entre forme, couleur et matérialité. Ses œuvres monumentales, composées de textiles, plastiques ou matériaux de construction, transforment l’espace d’exposition en environnements immersifs où le spectateur est confronté à des jeux d’échelle et de perception. A la croisée de l’abstraction et de la sensualité des matières, son travail interroge la mémoire des formes, entre références à l’histoire de la sculpture et préoccupations contemporaines. Son œuvre propose une approche renouvelée de la sculpture, où la fragilité des matériaux et la puissance formelle s’articulent en équilibre instable.

Elle a présenté ses projets dans des institutions internationales telles que la Kunsthalle de St. Gallen, le Centre culturel suisse de Paris et le Musée d'art moderne de Luxembourg, et a été nommée au Prix Marcel Duchamp en 2020. 

 

Émilie Parendeau

Ça m'inquiète toujours ces sirènes

24.02–01.05.2016

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Lauréate du Prix culturel Manor en 2016, Émilie Parendeau (Évian, 1980) développe une pratique qui interroge les conditions de production, de diffusion et de réactivation des œuvres d’art. Travaillant par appropriations, partitions ou protocoles, elle conçoit des situations où l’œuvre se déploie comme un processus collectif et évolutif plutôt que comme un objet figé. Son approche, à la fois conceptuelle et collaborative, met en évidence les logiques institutionnelles et les modes de circulation de l’art, tout en explorant la mémoire des expositions et la question de la transmission. Son travail propose une réflexion critique sur la temporalité et la reproductibilité de l’art, où l’exposition devient elle-même matière et forme.

Elle a présenté ses projets dans diverses institutions en Suisse et à l’étranger, notamment au Centre d’art contemporain de Genève, au Frac Franche-Comté ou au Palais de Tokyo à Paris.

 

Timothée Calame

INTER

17.04–17.06.2018

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Lauréat du Prix culturel Manor en 2017, Timothée Calame (Genève, 1991) développe une pratique protéiforme qui associe peinture, sculpture, installation et interventions contextuelles. Ses œuvres jouent avec les codes de l’architecture, du design et de l’exposition, en transformant des matériaux modestes ou fonctionnels en dispositifs ambigus, à la fois poétiques et critiques. Par des déplacements subtils, il questionne la valeur d’usage des objets et la manière dont ils façonnent nos comportements et nos environnements. Son travail se déploie ainsi dans un champ hybride où se rencontrent expérimentation formelle, attention au contexte et réflexion sur les conditions mêmes de l’art.

Ses projets ont été présentés dans des institutions telles que Fri-art à Fribourg, le Swiss Institute à New York, le Kunsthaus Glarus ou le Palais de Tokyo à Paris. 

 

Gaia Vincensini

08.07–12.09.2021

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Lauréate du Prix culturel Manor en 2021, Gaia Vincensini (Genève, 1992) développe une pratique qui mêle peinture, dessin, sculpture et installation. Ses œuvres puisent dans l’imagerie du quotidien, les symboles politiques et les codes de la culture populaire pour composer des environnements où se croisent critique sociale et imaginaire poétique. Travaillant avec des techniques variées, du textile au métal en passant par la fresque, elle construit un langage visuel à la fois direct et allusif, qui interroge les rapports de pouvoir, les mythologies collectives et les modes de production. Elle affirme ainsi une démarche singulière où l’art devient un outil de mise en récit critique et sensible du monde contemporain.

Ses projets ont été présentés dans des institutions telles que le Centre culturel suisse à Paris ou le Kunsthaus Baselland, ainsi que dans des expositions collectives internationales.

 

Lou Masduraud

04.07–03.09.2023

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Lauréate du Prix culturel Manor en 2023, Lou Masduraud (Montpellier, 1990) développe une pratique sculpturale et installative qui explore les rapports entre désir, pouvoir et structures sociales. Ses œuvres, souvent immersives, transforment l’espace d’exposition en environnements ambigus où s’entrelacent formes organiques, éléments architecturaux et références aux cultures numériques. En mobilisant des matériaux variés et des processus collaboratifs, elle interroge les relations entre corps et espace, intime et collectif, tout en proposant de nouvelles manières d’habiter le monde. Elle construit ainsi une œuvre à la fois sensuelle et critique, qui envisage la sculpture comme un champ d’expérimentation sociale et politique.

Ses projets ont été présentés dans des institutions telles que le Centre d’art contemporain de Genève, le Kunsthaus Glarus, la Kunsthalle de Bâle ou le MACRO à Rome, ainsi que dans des expositions internationales.

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