Comment se fabrique une exposition ? Cette question préside au séminaire organisé dès l’automne 2025 par le MAMCO à la HEAD, la Haute école d’art et de design de Genève. A l’issue d’une année de travail, mené conjointement par l’équipe du MAMCO, les étudiant·e·x·s de la HEAD et le chercheur invité Branden W. Joseph, une exposition imaginée à partir des archives Ecart, du nom d’un collectif genevois des années 1970, ouvrira au public.
Le fonds Ecart révèle les réseaux d’échanges postaux qui liaient diverses scènes artistiques alternatives en Occident, en marge des circuits muséaux. C’est le cas des Bay Area Dadaists, à San Francisco, une constellation d’artistes qui s’inspire de l’esprit de rupture dadaïste et de sa fascination pour l’absurdité. Anna Banana, Bill Gaglione, ou encore Monte Cazzaza créent ainsi fanzines, collages, ou performances – des créations qui rencontrent des échos particuliers au sein de la scène canadienne (Image Bank, General Idea) ou britannique (Cosey Fanni Tutti, Genesis P-Orridge). Ce sont aussi les premiers pas d’une scène punk américaine. Par le biais de documents sur papier, sonores, ou encore de vidéos, l’exposition retracera ainsi l'histoire méconnue d'artistes qui revendiquent leur impertinence, questionnant tout à la fois sens, genre, autorité et institution.
- L’exposition est organisée par Branden W. Joseph (Frank Gallipoli Professor of Modern and Contemporary Art, Columbia University, New York), Elisabeth Jobin, conservatrice au MAMCO, et les étudiant·e·x·s de la HEAD
