Avec une dizaine de peintures dans trois salles du premier étage, l’exposition d’Olivier Mosset (1944, Berne) observait l’évolution de son travail. Elle abordait aussi bien
les cercles et les bandes de l’époque de BMPT que les monochromes des années 1977–1986, et les « compositions abstraites », notamment les bichromes, de la fin des années 1980. Depuis la dispersion du « groupe » BMPT, Olivier Mosset a maintenu l’exigence qui avait réuni les quatre peintres : déconstruire la peinture pour en dire
la « vérité ». Il définit la peinture comme « de la couleur appliquée sur une toile » ramenée à une seule fonction : provoquer chez le spectateur une réaction spécifique. « En dernière analyse, dit Mosset, c’est dans les yeux
du spectateur qu’est l’art... ce sont les autres qui font l’œuvre. » Et si la vérité de l’art est donnée par le regard que le spectateur porte sur l’objet autant que par le
travail de l’artiste, le même statut peut être reconnu à une peinture abstraite qu’à un readymade.