Respektive 1997-1976
Avec plus de trois cent cinquante œuvres – peintures, dessins, sculptures et installations –, sans compter les livres, affiches et cartons d’invitation, la rétrospective de Martin Kippenberger (1953-1997) occupait tout le musée. Elle était divisée en seize sections, sans ordre chronologique, qui témoignaient de la profuse variété du travail de l’artiste. Durant deux décennies, Kippenberger s’est engagé dans une production intense, prenant à contre-pied, avec une ironie féroce, les comportements du monde de l’art et de la société en général. Il se plaît à poser les questions qui dérangent (« Quelle est votre minorité préférée ? ») et se refuse à faire étalage des qualités qui pourraient plaire (telles que sa virtuosité de peintre). L’art est pour lui un outil de critique généralisée et un instrument d’irrespect au service du désenchantement. Politiquement engagé, mais refusant l’image prophétique d’un Beuys, Kippenberger n’hésite pas à se mettre lui-même en scène pour mieux déconstruire le rôle convenu de l’artiste.
- Daniel Baumann était le commissaire associé à cette exposition