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Hommage à Philippe Thomas et autres œuvres, augmenté de L’Ombre du jaseur (d’après Feux pâles)

Tout l’œuvre de Philippe Thomas (1951–1995) repose sur un principe simple, mis en place au début des années 1980 : l’acquéreur de ses pièces en devient le signataire. On ne trouve, de fait, aucune œuvre associée directement à son nom. Il actualise ainsi dans le champ de l’art une pratique des hétéronymes. Tout en actant la mort de l’auteur par sa disparition symbolique, son travail fait des coulisses du monde de l’art le terrain d’une vaste fiction. Sensible à l’esprit de son époque où l’entreprise est le modèle de référence, Thomas va faire porter ce principe « fictionnaliste » par une agence qu’il ouvre d’abord à New York en 1987 sous le nom de readymades belong to everyone®. Il s’y présente comme le directeur et propose à chacun d’entrer dans l’histoire de l’art moyennant transaction financière, c’est-à-dire l’achat d’un code-barres peint sur toile. L’agence, comme n’importe quelle autre, soigne son identité graphique et sa communication ; aussi n’y a-t-il pas un élément de l’appareil paratextuel (le cartel, la critique, la publicité, etc.) qui ne soit manipulé par l’artiste. En 1990, Thomas est invité, sous couvert de son agence, à concevoir une exposition pour le Capc, Musée d’art contemporain de Bordeaux. Ce sera Feux pâles, une exposition en onze chapitres menant, à partir des cabinets de curiosités du XVIe siècle, une réflexion – contaminée par la fiction – sur le musée et ses présupposés. L’Ombre du jaseur en fut sa réinterprétation dans les espaces du quatrième étage du MAMCO.
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