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Renée Green (1959, Cleveland) déploie des activités telles que l’écriture, l’enseignement et le travail d’archive comme autant d’élargissements de la pratique artistique. Elle interroge ainsi notre société à partir d’un large champ de connaissances issues de la culture populaire, de la théorie critique, du cinéma, de la poésie, de l’Histoire, de la pensée féministe, des études postcoloniales, de la politique et de la sociologie.

Import/Export Funk Office est une installation créée en 1992 et présentée pour la première fois à la galerie Nagel de Cologne. Le dispositif d’exposition est alors celui d’un bureau consacré à la musique « funk » et structuré par des étagères métalliques sur lesquelles sont classés des ouvrages, des cassettes VHS, des journaux et des boîtes d’archive. Au centre de la salle, deux moniteurs diffusent des vidéos. Autour des étagères, se trouvent des « bornes de consultation individuelles » qui permettent de consulter le contenu des archives et d’écouter un lexique de mots-clés relatif au sujet. Sur les murs, entre chaque borne, sont accrochés des textes. Comme le mot COLLECTANEA l’indique, l’installation est le produit d’une collecte, d’une collection d’archives de musique et de littérature afro-américaine : celle du critique allemand Diedrich Diederichsen, alors rédacteur en chef du magazine musical Spex à Cologne, que Renée Green met en regard de sa propre connaissance du sujet et augmente de citations, témoignages, sons, écrits théoriques, etc.

En 1995, elle digitalise Import/Export Funk Office et produit une version mobile comportant un CD-Rom qui permet de naviguer dans les six champs – VIDEOS / FUNK STATIONS / LEXICON / INDEX / COLLECTANEA / MISCELLANEOUS – qui apparaissent sur l’écran. La version de l’œuvre exposée au MAMCO, reprenait l’agencement d’Anticipation. Version 4 à Saint-Gervais Genève, en 1998. Les murs étaient peints de six couleurs Pantone sur lesquelles étaient appliqués les mots-clés. Ces couleurs étaient reprises par les coussins disposés près de la table basse qui supportait un ordinateur contenant l’ensemble de l’archive.

Comme elle le fait avec Color II et IV (1990) pour dévoiler l’arbitraire des associations liées à la couleur et, par extension, à la race, Green associe ici deux systèmes codés de communication, mondialement connus et utilisés : une charte de couleur et un alphabet qui permettent de composer, chacun, une multitude de combinaisons. Le visiteur fait partie intégrante du dispositif : son travail consiste à s’asseoir, regarder, écouter, naviguer et faire des liens entre sa propre culture et ce qui est proposé à sa curiosité.

  • Exposition organisée par Françoise Ninghetto
  • En collaboration avec le Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)
LE MAMCO TIENT À REMERCIER SES PARTENAIRES
FONDATION MAMCOÉtat de GenèveVille de GenèveJTIFondation LeenaardsFondation genevoise de bienfaisance Valeria Rossi di Montelera
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