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Klára Kuchta, artiste suisse d’origine hongroise, a organisé sa carrière en cycles et investi différents médiums (tapisserie, performance, photographie, vidéo et installations), dont certains inattendus à l’instar des cheveux ou du laser.

L’exposition que lui consacrait le MAMCO revenaitt d’abord sur sa formation, qui lui a donné accès à l’ensemble des pratiques liées à l’art textile, en présentant trois de ses tapisseries des années 1970. C’est le moment où elle s’installe à Genève, attirée par le rayonnement international de la Biennale de la tapisserie de Lausanne. En marge de cette biennale, elle expose ses réalisations au CITAM, Centre International de la Tapisserie Ancienne et Moderne, créé en juin 1961 à Lausanne par Pierre Pauli. Pour chacune de ces pièces, elle tisse principalement du sisal, qui donne du maintien à ses sculptures textiles aux formes biomorphiques et permet leur développement tridimensionnel. Devenues des Environnements habitables, les monumentales constructions tissées cèdent le pas, en 1974, à des travaux de dimensions modestes, qui étendent les gestes du tissage au cheveu. 

Un cycle d’une dizaine d’années, centré sur ce nouveau matériau, se développe alors, sous des formes rappelant les productions picturales contemporaines comme le monochrome ou l’art conceptuel pour ses Tableaux statistiques, où sont reportés les résultats du dépouillement d’enquêtes sociologiques concernant les pratiques capillaires des européen(ne)s. Ce protocole s’inscrit dans la lignée de « l’art sociologique » défendu par Fred Forest et retiendra l’attention du théoricien du Nouveau Réalisme, Pierre Restany.

Klara Kuchta se concentre un temps sur l’attrait qu’exerce la blondeur et notamment les nuances dorées et cuivrées du blond vénitien, dont elle retrouve le procédé qu’elle applique sur sa propre chevelure, passant de brune à blonde. Blond vénitien II est une installation qui rassemble les accessoires des coiffeurs vénitiens – miroir, eau de la lagune, chapeaux coupés pour le séchage des cheveux, additionnés de cartes postales et d’une vidéo.

L’exposition signalait aussi les relations épisodiques de l’artiste avec ECART, qui éditera des cartes postales et un livre, sur lesquels Kuchta appose un logo triangulaire Echantillon(s) de grande valeur, prenant le contre-pied des échantillons « sans valeur commerciale » distribués par l’industrie cosmétique.

  • Exposition organisée par Sophie Costes
LE MAMCO TIENT À REMERCIER SES PARTENAIRES
FONDATION MAMCOÉtat de GenèveVille de GenèveJTIFondation LeenaardsFondation genevoise de bienfaisance Valeria Rossi di Montelera
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