Née en France en 1947, Chantal Montellier est reconnue comme l’une des grandes autrices de la bande dessinée francophone. Traduites dans plusieurs langues dès ses débuts dans les années 1970, ses œuvres ont été publiées très tôt dans les grandes revues de bande dessinée telles que Charlie Mensuel, Métal Hurlant, Ah! Nana ou (À Suivre), et par ses principaux éditeurs : Les Humanoïdes associés, Futuropolis, Dargaud, Casterman et Actes Sud. Présentées dans d’importantes expositions récentes consacrées à l’histoire de la bande dessinée, elles ont également fait l’objet d’une exposition personnelle, Qui a peur de Chantal Montellier ?, au MAMCO Genève en 2023, puis à la Villa Arson, à Nice, en 2024.
Engagée, visionnaire et graphiquement très expérimentale, Chantal Montellier a bénéficié très tôt d’une réception critique favorable, souvent centrée sur son militantisme, parfois au détriment de la reconnaissance de ses qualités plastiques. Sans négliger cette dimension militante essentielle, aujourd’hui redécouverte par un nouveau public, cette monographie a pour ambition de proposer une relecture globale de son œuvre. Elle s’appuie sur les analyses d’une dizaine de contributeur·trice·s et sur la réédition de plusieurs textes historiques permettant d’éclairer l’histoire critique de l’autrice.
L’ouvrage propose notamment la première réédition de La Mare rouge, histoire publiée en 1984–1985 dans la revue Révolution. Plus largement, une place importante est accordée aux images : planches originales, planches éditées et documents graphiques. En contrepoint de l’exposition « Qui a peur de Chantal Montellier ? », qui présentait le travail de l’artiste à travers des rapprochements, associations et montages réalisés à partir de planches, d’imprimés et de documents disposés sur de grandes tables, le livre intègre une section intitulée « Essais visuels ». Par la juxtaposition et le dialogue des images, cette partie vise à produire une analyse critique complémentaire.
Cette monographie collective célèbre la radicalité et la puissance plastique de l'œuvre de Chantal Montellier, tout en s’inscrivant dans une démarche de reconnaissance du matrimoine de la bande dessinée, afin de transmettre et de rappeler la portée de son engagement artistique et politique.
