Tout le travail artistique de Claude Rutault (1941, Trois-Moutiers) s’établit à partir d’une proposition simple prescrivant de peindre ses tableaux de la même couleur 
que celle du mur sur lequel ils sont accrochés. La toile est ainsi traitée à égalité avec le mur, et le mobilier rapporté à l’immobilier. Ces conditions étant posées, il ne reste plus qu’à programmer les applications innombrables dont elles conservent la potentialité. Ce travail est tout entier protocolaire puisqu’il consiste à déléguer à quiconque le soin de réaliser ou d’actualiser ces scénarios picturaux, que Rutault nomme des dé-finitions/méthodes. Ces paramètres ne portent plus que sur la forme, la taille, la disposition des toiles et toutes les autres variantes et contraintes pratiques que l’artiste a choisi d’introduire dans son jeu, qui ne vise rien de moins qu’une déconstruction générale des modes d’existence du tableau. En 1994, au moment de la réalisation de L’Inventaire, Rutault avait rédigé deux cent quarante-huit dé-finitions/méthodes. L’Inventaire, comporte donc autant de toiles, peintes en blanc pour les dé-finitions/méthodes réalisées, ou laissées brutes. L’œuvre a été réactualisée en 2017.