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(1980-2019)

Depuis 1980, John M Armleder occupe un stand de la foire internationale d’art de Bâle avec Ecart. De dimension modeste, avec son mobilier singulier (héritage de l’hôtel Richemond), il est connu de toutes celles et ceux qui visitent Art Basel. Véritable point fixe dans une manifestation plutôt versée dans l’inflation, c’est aussi l’un des rares espaces à but non lucratif de la foire, puisque, en cas de vente des objets présentés, les revenus vont entièrement à l’artiste exposé. L’exposition du MAMCO, qui rassemble une centaine d’œuvres et réunit une documentation sur cette activité d’exposition, entend rendre hommage à cette émanation de l’esprit d’Ecart.

Les premières participations d’Ecart à la foire sont fortement liées aux activités de la galerie à Genève (qui fermera en 1982) : on y voit des artistes tels que Ben, Manon, Olivier Mosset ou Tamas Szentjoby, mais aussi la présence constante d’éditions. C’est d’ailleurs avec une sélection de livres publiés par Ecart que John M Armleder entre dans la liste des exposants de la foire. Il verra rapidement l’intérêt de celle-ci pour présenter aussi des œuvres, allant jusqu’à réaliser plusieurs expositions différentes pendant la semaine.

Dans les années 1980, la programmation du stand s’autonomise pour rejoindre d’abord les projets curatoriaux organisés par John M Armleder, tels que le Teu-Gum Show en 1981 ou Peinture abstraite en 1984. La présence d’artistes tels que Pierre-André Ferrand, Philippe Deléglise, Christian Floquet, Jean-Luc Manz, Patrick Weidmann, mais aussi Helmut Federle, Allan McCollum, Steven Parrino ou Peter Schuyff, atteste l’intérêt soutenu d’Armleder pour une forme d’abstraction contemporaine, qu’elle se développe en Suisse romande ou aux Etats-Unis. Le choix d’exposer un ensemble de tableaux achetés dans une brocante rappelle la manière dont Armleder se joue des questions de goût, de style et des catégories.

Dans les années 1990, John M Armleder, en collaboration avec Sylvie Fleury et parfois assisté par de jeunes curateurs, choisit plutôt de montrer des artistes qui seraient, sinon, absents de la foire. Ainsi en est-il de Cady Noland, General Idea, Karen Kilimnik, Thom Merrick, John Tremblay, Fabrice Gygi, Amy O’Neill, Blair Thurman ou Pipilotti Rist.

Depuis les années 2000, les projets oscillent entre des redécouvertes historiques (Genesis P-Orridge, Ralph Rumney, Domenico Battista, Poul Gernes, Vern Blosum, Helene Lustig Cohen et Gustav Metzger) et de jeunes artistes (Andreas Hochuli, Laurent Pache, Carissa Rodriguez, Piero Golia, Virginia Overton, Grégory Bourrilly).

Avec la complicité de Mai-Thu Perret et d’une constellation d’amateurs d’art, le stand Ecart continue, année après année, de créer la surprise et d’offrir, au sein d’une manifestation de plus en plus commerciale un espace de discussion et de disruption des logiques professionnelles.

  • Exposition organisée par John M Armleder et Lionel Bovier, avec l’aide de Paul Bernard, Sophie Costes, Julien Fronsacq, Elisabeth Jobin et Mai-Thu Perret. Elle a bénéficié du soutien de Françoise Ninghetto, Fabrice Stroun, du Fonds cantonal d’art contemporain et des artistes
LE MAMCO TIENT À REMERCIER SES PARTENAIRES
FONDATION MAMCOÉtat de GenèveVille de GenèveJTIFondation LeenaardsFondation genevoise de bienfaisance Valeria Rossi di Montelera
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